Il y a quelques semaines se tenaient les 12es rencontres pour le Logement et l’Immobilier à la Maison de la Chimie, à Paris. L’occasion rêvée pour l’association Coénove de rappeler les défis que doit relever le BTP dans le cadre de la loi de transition énergétique. Et alors que le secteur du bâtiment est l’un des plus énergivores en France, Régis Luttenauer, administrateur de Coénove, invite à réfléchir sur des solutions durables.
Eco-construction | Le 06 février 2017
On ne le dira jamais assez : en France, le secteur du BTP consomme plus
de 40% de l’énergie et est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Un bilan auquel la loi de transition énergétique espère bien remédier, souhaitant faire baisser les émissions de GES du
bâtiment de 87% à horizon 2050.
Et pour atteindre cet objectif ambitieux, Régis Luttenauer,
administrateur de l’association Coénove, est formel : « dans
l’existant la seule façon d’aller vers une réduction des consommations et des émissions est la rénovation. » Sans compter qu’il s’agit également, selon lui, d’
« une
réponse pertinente à la lutte contre la précarité. »
Reprenant les résultats
d’une étude Yougov pour PAP, Régis Luttenauer rappelle
que les propriétaires Français sont de plus en plus nombreux à envisager de réaliser des travaux de rénovation dans leur logement. Problème : 78% d’entre eux manqueraient de budget pour mener de
tels chantiers.
Quatre pistes d’amélioration
Refusant de s’avouer vaincue, Coénove propose néanmoins plusieurs
pistes afin d’ « impulser
les actions ayant le meilleur rendement coût/bénéfices », d’après Régis Luttenauer. L’association estime notamment que la
stabilisation des dispositifs d’accompagnement (CITE, éco-PTZ, etc.) est plus que nécessaire afin d’inciter les ménages à passer à l’acte.
« Il faut
également améliorer l’efficacité de ces aides, en donnant une meilleure visibilité de leur existence », conseille Régis Luttenauer. « Il
conviendrait également de rendre ces aides plus réactives, en évitant notamment le décalage d’un an de remboursement du crédit d’impôt et donc l’avance des frais par les ménages. »
Autre piste plausible : la mise en place d’une obligation
de travaux, qui pourrait concerner les logements les plus énergivores. Encore une fois, Coénove propose de s’appuyer sur les aides existantes pour financer une partie de ces opérations.
L’association considère également qu’un phasage des travaux pourrait « dégager
des économies importantes ».
Enfin, Coénove évalue à 20% le nombre de chaudières à
condensation haute performance présentes sur le parc dans son ensemble. « Le
simple fait de renouveler un équipement vétuste par une chaudière haute performance munie d’une régulation permet un gain de 30% sur la consommation et donc la facture, et une amélioration du
confort », explique
l’association.
« La
massification de la rénovation énergétique ne doit plus être une priorité mais devenir une réalité pour le prochain quinquennat », déclare par ailleurs Régis Luttenauer. À bon
entendeur…
F.C